Stressé, un peu, beaucoup, trop ?

Par stress, on entend un syndrome d’adaptation (Selye Hans) à l’environnement. Celui-ci sollicite l’individu, l’individu répond aux sollicitations. Le stress provient d’un déséquilibre ressenti entre la demande et les ressources. Est-il utile de rappeler que si le stress a des vertus positives (mise en action), un excès peut avoir des effets négatifs sur le bien-être, l’équilibre personnel, la performance au travail, les relations aux autres.

La bonne nouvelle (ou mauvaise selon votre état de stress à la minute ou vous lisez ces lignes), c’est qu’une grande part de notre stress émane de notre perception et réaction aux choses. Comment se fait il qu’à une même réunion polémique ne débouchant sur aucune décision ou plan d’actions, mon collègue ressorte le sourire aux lèvres tandis que je ressens au fond de moi une colère qui me ronge et une frustration que j’ai de surcroît le plaisir de rapporter le soir à la maison. Garnements excités au lit ou je pique ma crise !

La plupart d’entre nous subissons des événements générateurs de stress, nous en sommes en général conscients, c’est déjà cela. Le mal empire avec nos réactions. Notre relation au travail peut exacerber les effets négatifs. Nos comportements nous empêchent de prendre du recul ou de diminuer la pression.

Apprendre à gérer son stress, c’est augmenter la conscience de soi, de ses besoins pour adopter une réaction positivement adaptée et écologique envers son organisme.

Stress mode d’emploi :

Une première étape consiste à faire simplement un auto-diagnostic pour réflexion, action, corrections.

1- lister les éléments générateurs de stress

2- abandonner cette croyance maligne qui dit « je n’y peux rien »

3- classer les stresseurs en 2 catégories : ceux qui ne sont pas dans ma zone d’influence, ce qui ne dépend pas de moi (subir la pluie me stresse -mais je n’ai pas de pouvoir sur la meteo) et ceux qui sont dans ma zone d’influence, ce sur quoi je peux agir (quand il pleut, je déteste avoir les chaussures trempées en revanche je peux prendre un parapluie)

4- prendre la catégorie « dans ma zone d’influence » et devant chaque stresseur, identifier une ou plusieurs actions/contournements possibles – mettre en œuvre et ajuster.

A ce stade deux difficultés peuvent être rencontrées : prendre le temps de faire ce travail (surtout pour une personne déjà stressée par le temps) et prendre suffisamment de recul pour percevoir les solutions possibles. Faire appel à une oreille amie peut être aidant dans certains contextes.

Un deuxième élément essentiel est de renforcer son équilibre personnel. Un organisme déjà fragile sera plus réceptif à une attaque virale qu’un corps robuste. L’idée est de maximiser ses ressources et l’usage qui en est fait : se centrer sur ses valeurs, satisfaire ses besoins (physiologiques, relationnels, intellectuels…), veiller à ne pas dépasser ses limites. En ne respectant pas mes limites (je ne peux pas dormir moins de 6 heures par nuit), j’augmente mes besoins (sommeil) et affaiblis ma tolérance au stress.

Renforcer son équilibre : J’apprends ou réapprends à dire oui, oui à la satisfaction de mes besoins. J’apprends à poser des limites et dire non.

La règle dite des 10% peut donner un cap stimulant : chaque mois, pendant 6 mois, il s’agit d’accroître de 10% son activité physique, l’espace détente, les relations plaisantes et diminuer dans le même temps de 10% la cigarette, les excès de café, alcool, etc …

Un troisième axe de travail concerne les profils qui ont mis eux-mêmes des schémas générateurs de stress. Certaines personnes, dans leur volonté de très bien faire, en font trop et chargent l’emploi du temps qui craque déjà. Exemples = Le perfectionnisme, l’analyse poussée dans ses moindres détails.

J’insiste sur l’intention positive initiale qui motive la personne à pérenniser son schéma de pensée et ses comportements : «Etre parfait », « Faire plaisir », « Etre autonome et fort » …. Le coach pourra alors accompagner son client à prendre conscience de sa vision du monde et nuancer le cas échéant ses réponses.

La perfection existe-t-elle ? Ai-je pouvoir de faire plaisir aux autres ou cette appréciation est-elle personnelle ? Solliciter de l’aide est-ce montrer une faiblesse ou donner la possibilité à autrui de se valoriser à mes yeux ? Prendre 10 minutes d’oxygénation du cerveau comme le font ceratins grands leaders du CAC 40 nuit-il à ma productivité tayloriste ? ET si j’en fais autant, c’est pour me prouver quoi ? Ai-je d’autres moyens de maximiser ma confiance en moi ?

Liste infinie de questions, chaque vécu pouvant être différent dans ses causes et les directions à prendre.

Enfin, toutes les autres recettes sont bonnes à prendre : prendre du temps pour soi, prendre 10 minutes pour respirer, parler à des personnes amies sur son lieu de travail, adopter une vision positive et non naïve, conserver son humour, changer de lunettes.

Sur l’Auteur : Anne-Caroline Moeller a exercé 20 ans en Entreprise dans un contexte de performance commerciale élevée, résultats financiers trimestriels, concurrence féroce et organisation mondiale en perpétuel changement.

En tant qu’Ingénieur d’Affaires, Manager Commercial puis Directrice des Ventes Europe, elle a piloté avec exigence l’atteinte des objectifs de vente et de croissance (10% de croissance minimum). La résistance à la pression et au stress des périodes de closing était reconnue comme un critère de sélection. Au fil des ans, le challenge augmentait avec le chiffre d’affaires d’un groupe international de 80 000 personnes à l’organisation matricielle et des équipes sans management en local.

Aujourd’hui Anne-caroline Moeller conseille au travers de sa structure de conseil, formation et coaching les organisations en recherche de performance accrûe. Elle accompagne en particulier les cadres exigeants et motivés sur leur efficacité manageriale, leur leadership et leur gestion du stress.