Plants de coulisses

Revue déjantée pour votre jardin

Edition Avril 2016

 

Dicton du mois

 (Dominique Brossard)

 

Edito

(Dominique Duvivier et Martine Brulé)

 

Météo du mois

(Elisabeth Le Borgne)

 

Pluie, pluie, pluie et encore pluie…

Ah, enfin un rayon de soleil !

Fausse alerte… repluie, pluie, pluie…

 

 

A faire au jardin

(Dominique Brossard Elisabeth Le Borgne)

 

Dès que le soleil pointe le bout de son nez, la sève s’en donne à cœur joie et le bonheur de la tonte, c’est pour… vous ! Alors, restez écolo : utilisez un vélo ou une trottinette-tondeuse. A moins que vous ne préfériez brouter votre pelouse comme les vaches, moutons et bien d’autres animaux !

 

Comment ! Vous n’avez pas encore taillé vos rosiers ? Ah ! Vous aviez peur de vous piquer les doigts ? Allez-y avant qu’il ne soit trop tard : 1- Courez vous faire vacciner contre le tétanos – 2- Equipez-vous d’une bonne paire de gants de boxe et rendez coup pour coup !

 

Vous aimeriez bien lâcher un régiment de coccinelles dans votre jardin ? Comment vous y prendre ? C’est tout simple : d’abord, attrapez les coccinelles une à une. Faites attention : ne serrez pas trop fort, sinon vous allez y passer toute la saison !

 

Les mauvaises herbes poussent et repoussent entre vos pavés et vous devenez chèvre, mais vous ne voulez pas abîmer les nappes phréatiques déjà bien malmenées. Alors, vous laissez la moitié de vos doigts sous la lame du couteau avec lequel vous arrachez vos pissenlits. Réglez ça une fois pour toutes : bitumez ou installez une véranda à l’endroit qui fâche !

 

 

A ne pas faire au jardin

(Dominique Brossard – Martine Brulé - Elisabeth Le Borgne)

 

Torturer les vers de terre
Laissez les vivre ! On vous l’a déjà dit, la terre a besoin de ces petites bêtes sans queue ni tête. Ne cherchez plus à savoir, non, si même coupés en deux ils peuvent encore survivre et ne tentez plus de les retenir avec vos doigts malhabiles. Quel que soit l’endroit ils ont leurs droits eux aussi sur cette planète.

 

Négliger la lune

Si vous essayez encore de l’ignorer, elle vous le fera savoir, vous laissant éveillé et esseulé au fonds de vos draps frais repassés. Elle règne sur vos nuits et de sa croissance dépend le fruit de vos plantations. Sans se moquer des saisons, elle fait entendre son diapason. Fleurs et plantes en reconnaissent la chanson.

 

Refuser l’évidence
Si d’évidence il pleut plus que nécessaire sur votre bonne terre, inutile d’arroser ce que le sol n’a pas le temps d’absorber. Contentez-vous de guetter l’arrivée de la prochaine ondée. Et renoncez bien vite à la simple idée de voir un jour fleurir un bananier dans un pays peu accoutumé aux chaleurs plus réputées de la Méditerranée.

 

Cultiver les mégots
Libre à vous de vous enfumer, cependant on le sait, si la cendre peut aérer et alléger une terre trop lourde, aucun mégot ne sera un jour doté d’autant de vertus. C’est sale et ça pue. C’est un dépôt capable de s’enraciner près de dix ans. Cessez donc de négliger ce sol qui pourtant vous maintien debout et rangez moi tous ces vilains petits bouts.

 

Se reposer sur ses lauriers
Une fois le labeur terminé, oui, vous l’avez bien mérité, profitez amplement d’une eau fraîche et limpide mais évitez de vous poser ou de vous vautrer, sur vos beaux semis fins prêts. Fuyez l’aveuglement des premiers rayons du printemps. Armez les lieux de petites pancartes, chaussez les lunettes et déplacez votre assise d’au moins un bon mètre du chantier sitôt achevé.

 

N’allez pas confondre ail des ours et pieds de muguet. Fiez-vous à l’odeur et, espèce d’empoté, ne les plantez pas dans un même rectangle. Il pourrait vous en cuire !

Protégez vos vergers des fourmis et autres petites bêtes pas très bonnes pour leur santé : entourez chaque tronc d’un collier. Mais non… pas les vôtres, en perles de culture de Tahiti !

Vous avez choisi de planter des patates-carton. Essayez de ne pas faire tout à l’envers comme d’habitude ! Mettez vos pommes de terre SOUS le paillis, pas DESSUS !

 

Portrait de plante

(Zabeth Sellier)

 

 

Interview du collectionneur

(Catherine Müller Mahler)

 

 

?

(Patricia Lefebvre)

 

 

Du jardin à l’assiette

(Elisabeth Le Borgne)

 

Velouté de gourde pélerine

 

Ingrédients :

-         1 gourde (1)

-         1 pèlerine

-         Sel

-         Poivre

-         Muscade

-         ½ verre de lait

-         1 cuiller de crème

 

1-    Epluchez la gourde après l’avoir ébouillantée (la peau partira plus facilement). Découpez la pèlerine en très petits morceaux.

2-    Faites cuire très, très longtemps, au moins 6 heures à petits bouillons.

3-    En fin de cuisson, ajoutez sel (mais non, pas par poignées !), poivre (pas tout le poivrier !) et une belle noix de muscade.

4-    Ajoutez la crème et le lait. (N’attendez pas que ça déborde. Ce serait dommage.)

5-    Mixez le tout et passez vite à table

 

(1)    Celle que vous voulez, la bêtasse ou celle où vous mettez votre thé pour une promenade en forêt.

 

 

Langage des fleurs

 

La parole aux râleurs

 

J’aimerais attirer votre attention sur un fait déplorable qui se produit chaque printemps dans mon jardin. Avec ma famille, nous sommes installés ici depuis des générations et après l’hiver tranquille, elle recommence… C’est avec véhémence qu’elle piétine la terre, entraînant alors la destruction des plafonds de notre habitat, ébranlant par la même occasion, des fondations si durement édifiées au fil des mois. Il arrive aussi qu’elle cherche à nous enfumer, nous obligeant ainsi à déserter pour un temps nos couloirs et autres pièces principales. Ceci est intolérable. Il faut qu’elle sache que nous ne migrerons nulle part ailleurs. Ici, le garde-manger est abondant. Il regorge de larves et de vers de terre succulents, ce qui n’est pas le cas du champ juste à côté où le propriétaire ne semble pas connaître le mot « écologie ».

Ce n’est pas un choix. Elle devra quoi qu’il lui en coûte composer avec nous et accepter notre présence dans son environnement. En fait, elle devrait nous remercier d’aérer ses plates-bandes et qu’elle arrête d’empiéter sur les nôtres !

 

Signé : Eddy, la taupe

 

Martine Lepeuple

 

 

Fiche pratique

(disponible)

 

Questions/réponses

(disponible)

 

Portrait d’une personnalité

(disponible)

 

Dossier du mois

 

Histoire d'une émigration

 

 

Accident, malveillance, attentat, le mystère reste entier. Suite à une rupture de câble, les jardins suspendus de Babylone s'effondrent, faisant un grand nombre de victimes.

 

Les survivants partent alors à la recherche d'un nouveau territoire. Ils arrivent à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. Aucune trace de jardin, Hamilcar oublié depuis des siècles.

 

Désemparés, leur errance les amène en Espagne, où ils entendent parler d'un certain Jardin des Délices. Nouvelle désillusion, ce jardin n'en est pas un, mais juste un peu de peinture sur un peu de toile.

 

Non loin de là ils découvrent enfin un vrai jardin, l'Alhambra. Les jardiniers du lieu les repoussent sans ménagements.

 

Nouvel espoir aux portes des jardins de Versailles. Les hautes statues de bronze et de marbre les menacent, et ils sont à nouveau obligés de repartir vers l'inconnu.

 

Ils tentent alors de s'installer dans toutes sortes de lieux moins prestigieux, les jardins d'Angélique, Bois-Guilbert, Boscherville, et jusque même dans les jardins du casino.

 

Chassés de partout, s'étant même vus refuser le soutien de Blanche-Neige, ils décident alors d'entrer dans la clandestinité. Ils fondent le FLNJ et se dispersent dans les jardineries, les pavillons de banlieue, les vitrines de Noël et autres lieux improbables. Ils mènent quelques opérations spectaculaires mais sans lendemain, malgré l'aide en coulisses d'Amélie Poulain.

 

Ayant tenté leur chance dans le jardin des Tuileries, ils avaient assisté à une rocambolesque évasion. S'étant détachés des murs de l'Orangerie où ils étaient retenus prisonniers depuis des dizaines d'années, les Nymphéas avaient traversé le quai pour se jeter dans la Seine. Se laissant porter au fil de l'eau, ils avaient retrouvé leurs congénères dans le jardin de Giverny. Cet événement reste pour nos éternels réprouvés un bel exemple de résistance à l'oppression. Ils avaient même twitté « nymphéas, nains de jardins, même combat »

 

Trouveront-ils un jour leur jardin d'Eden ?

 

Jean Schmidt

 

Agenda – formations etc.

(Agnès Cartel + disponible)